Le 21 octobre dernier, une habitante de la commune de Schiltigheim, dans le département du Bas-Rhin, signalait sur vigilance-moustiques.com la présence de moustique tigre chez elle. Pour mémoire, la commune de Schiltigheim ne fait pas partie des communes concernées dans le dispositif de surveillance entomologique mis en place dans le cadre du plan anti-dissémination du chikunguya et de la dengue, ce qui rappelle encore une fois l’utilité du dispositif vigilance-moustiques.com.
Voici, par ailleurs son témoignage :
“Plusieurs observations de moustique tigre depuis le mois de septembre dès qu’il fait un peu chaud. Ce week-end avec le retour de la chaleur, ils étaient de retour. Je n’en ai vu qu’un seul et j’en voit quasiment chaque jour dès que la température extérieure remonte. La photo date de début octobre. Pas facile de prendre une photo bien nette.”
A ce signalement, elle nous a joint une photographie du spécimen en question. Ce qui nous a permis d’identifier l’Aedes albopictus.
Depuis lors, le dossier a été remis à l’établissement en charge de la démoustication en Alsace.
Des investigations de terrain ont été menées au domicile de la déclarante. Et des échantillons sont toujours en cours d’analyse.
Si ce signalement d’Aedes albopictus devait être confirmé officiellement, nous sommes en fin de saison et l’activité biologique de l’espèce ne permettra pas de conclure cette année si l’espèce est implantée durablement ou pas…
Situation dans le Bas-Rhin
A ce jour, le département du Bas-Rhin est sous surveillance entomologique (vigilance jaune).
Cette veille entomologique prévoit l’identification de zones sur une carte territoriale, sur lesquelles des observations sont effectuées sur le terrain tout au long de la saison et qui permettent de voir évoluer la présence de gîtes larvaires. Dans ces zones, on observe des gîtes naturels mais on installe aussi des pièges pondoirs, et des équipes sont mobilisées pour faire ces observations et les analyser.
Les communes surveillées sont les suivantes : Brumath, Kilsett, Lauterbourg, Marckolsheim, Orschwiller, Otswald, Rhinau, Roeschwoog, Seebach et Strasbourg.
Si la présence du moustique tigre _ Aedes albopictus_ devait être confirmée, le département pourrait passer alors du niveau 0a au niveau 0b du plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue.
Niveau 0b : présence contrôlée : observation sur un piège pondoir, suivi d’une intensification du piégeage les semaines suivantes, et d’un traitement visant à l’élimination ou à une non-prolifération du moustique. Le ou les moyens de traitement choisis et mis en place, dépendent de l’expertise entomologique (éradication possible ou seulement réduction de l’infestation), des conditions environnementales ainsi que de la faisabilité (espace public ou privé).
Actions mises en place au niveau 0
– Assurer la communication aux collectivités territoriales de la mise en place de pièges.
– Rappeler certaines mesures de contrôle sanitaire aux frontières : désinsectisation des moyens de transport en provenance des zones à risque, entre autre.
– Organiser le système de surveillance humaine au regard du risque actuel.
– Anticiper le passage au niveau 1 (moustique implanté et actif) avec tous les acteurs, notamment la préfecture, le Conseil général et l’EID.
Lors du passage au niveau 0b, en coordination avec la DGS et le réseau de surveillance entomologique, l’ARS informe des collectivités territoriales (Conseil général et communes) concernées par la présence du vecteur et de la démoustication.
Rappel du plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue
Niveau 0a : Absence d’Aedes albopictus
Niveau 0b : Présence contrôlée : observation d’oeufs sur un piège pondoir, suivi d’une intensification du piégeage les semaines suivantes, et d’un traitement visant à l’élimination ou à une non-prolifération du moustique.
Niveau 1 : Aedes albopictus implanté et actif.
Niveau 2 :Aedes albopictus implanté et actif, et présence d’un cas humain autochtone confirmé de transmission vectorielle de chikungunya ou de dengue.
Niveau 3 : Aedes albopictus implanté et actif, et présence d’un foyer de cas humaines autochtones (définition de foyer : au moins 2 cas groupés dans le temps et l’espace).
Niveau 4 : Aedes albopictus implanté et actif, et présence de plusieurs foyers de cas humains autochtones (foyers distincts sans lien épidémiologique ni géographique entre eux).
Niveau 5 : Aedes albopictus implanté et actif, et épidémie.
Niveau 5a : Répartition diffuse de cas humains autochtones sans foyers individualisés.
Niveau 5b : Épidémie sur une zone élargie avec un taux d’attaque élevé qui dépasse les capacités de surveillance épidémiologique et entomologique mises en place pour les niveaux antérieurs et nécessite une adaptation des modalités de surveillance et d’action.