Le 20 octobre dernier, le Centre National de Référence des Arbovirus a confirmé l’existence de 4 cas autochtones de chikungunya dans l’Hérault. Les patients de la même famille résidant dans un même quartier de Montpellier, sont guéris et en bonne santé. Un premier test a révélé leur contamination au virus, les résultats d’un second test sont attendus par l’ARS.
Le risque de développement d’une épidémie est considérée comme faible, mais ne peut être exclu, en raison de l’implantation importante du moustique Aedes albopictus dans le département de l’Hérault.
Un cinquième cas autochtone à Montpellier
Suite à la détection du virus chikungunya chez ces quatre personnes n’ayant pas voyagé, des enquêtes de terrain épidémiologiques et entomologiques ont eu lieu hier à Montpellier sur le quartier de Las Sorbès, comme annoncé.
Une dizaine de cas suspects, parfois anciens, ont été repérés. Ils sont en cours de vérification.
Dès à présent, un autre cas de chikungunya a été confirmé par le Centre national de référence. Cette personne avait également fréquenté le quartier Las Sorbès.
Le travail d’investigation se poursuit autour des lieux où les personnes, cas confirmés, ont séjourné ou travaillé et pour lesquels la présence du moustique tigre est avérée.
Dans ce cadre, vendredi 24 octobre, une enquête de terrain aura lieu sur un quartier de Gignac.
Quelle différence entre un cas “importé” et un cas “autochtone” de chikungunya ?
Cas importé : Une personne (cas dit index) ayant attrapé le chikungunya au cours d’un voyage récent dans une zone endémique est revenue dans le département.
Cas autochtone : Un patient, qui alors même qu’il n’a pas récemment voyagé dans une zone où le virus circule, présente les symptômes du chikungunya (confirmés biologiquement).
L’agence régionale de la santé, qui a confirmé l’information, a tenu une conférence de presse hier à 16 h 30 pour expliquer la survenue de ces cas et leur degré de gravité.
Extrait du communiqué de presse :
Actions menées autour d’un cas ou d’un foyer de cas autochtones :
La recherche de nouveaux cas possibles
Un appel sera fait aux professionnels de santé pour redoubler de vigilance à propos de personnes présentant des symptômes compatibles avec cette maladie et rappeler les mesures de prévention. En parallèle, seront menées des enquêtes épidémiologiques dans l’entourage géographique des cas y compris le cas dit “index”.
La détermination de la zone d’enquête épidémiologique
Elle est déterminée à partir du croisement des informations à propos du cas index, des cas autochtones et de la densité de moustiques.
L’intensification de la lutte anti-vectorielle
Elimination des gîtes larvaires en vidant l’eau et en traitant avec un anti-larvaire quand ce n’est pas possible.
Traitement de démoustication aérien à plusieurs reprises si nécessaire.
Le département de l’Hérault passe donc du niveau 1 au niveau 3 du plan anti-dissémination de la dengue et du chikungunya.
Depuis 2006, le gouvernement a mis en place un plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue. Il comporte 6 niveaux.
Niveau 0 :
0a : absence d’Aedes albopictus
0b : présence contrôlée : observation d’œufs sur un piège pondoir suivi d’une intensification du piégeage les semaines suivantes et d’un traitement visant à l’élimination ou à une non-prolifération du moustique.
Niveau 1 : Aedes albopictus implanté et actif
Niveau 2 : Aedes albopictus implanté et actif, et présence d’un cas humain infecté par le virus de la dengue ou du chikungunya.
Niveau 3 : Aedes albopictus implanté et actif, avec présence d’un foyer de cas humains (au moins 2 cas groupés dans le temps et l’espace).
Les objectifs à ce niveau sont :
_ Faire prendre conscience à la population (incluant les malades) de la nécessité d’adopter strictement les mesures destinées à limiter la multiplication des vecteurs et surtout, la circulation virale
_ Sensibiliser les professionnels de santé à la déclaration obligatoire et au signalement rapide des cas suspects pour permettre une confirmation accélérée par le CNR et mettre en place des mesures de lutte anti-vectorielle adaptées quand le patient est en phase virémique
_ Informer la population sur les modalités de prise en charge pour ne pas saturer le système de soin
_ Donner aux professionnels de santé les informations nécessaires au diagnostic, à l’évolution et au traitement de la maladie. Ce dispositif doit intégrer une information / formation spécifique des pharmaciens sur les répulsifs et autres moyens de protection
_ Sensibiliser les voyageurs, au départ des zones de transmission autochtone et se rendant dans des zones d’implantation des moustiques vecteurs, aux mesures de protection individuelle, notamment en cas de manifestations cliniques.
Niveau 4 : Aedes albopictus implanté et actif, et présence de plusieurs foyers de cas humains (foyers distincts sans lien épidémiologique ni géographique entre eux)
Niveau 5 : Aedes albopictus implanté et actif, et le pays est en épidémie.
Plus d’infos sur le chikungunya ici