Depuis le mois d’octobre, la Polynésie française est touchée par une importante épidémie de chikungunya. C’est la première fois que cette maladie est transmise dans ce territoire d’outre-mer.
Le virus avait été identifié en mai dernier sur une patiente venue de Guadeloupe (cas importé). Dès lors, le virus s’est propagé sur de nombreuses îles de l’archipel. La présence de l’Aedes aegypti, vecteur de la maladie, y étant très importante, a favorisé sa propagation.
Les premiers cas ont essentiellement été détectés chez des habitants de Teva i Uta, au sud de Tahiti, l’île la plus peuplée de Polynésie française.
La situation en Polynésie : plus de 51000 personnes ont consulté
A la fin de la semaine 50, le Bulletin de veille sanitaire estime à 45 680 le nombre total de cas ayant consulté pour une phase aiguë de Chikungunya en Polynésie française depuis la déclaration de l’épidémie (S41-2014).
De plus, on constate une diminution très largement marquée de ce nombre de consultants sur l’île de Tahiti et inversement dans les autres îles.
Au total, 9 décès directement liés à une infection par le virus du Chikungunya ont été identifiés (6 hommes et 2 femmes de plus de 70 ans et un nouveau-né).
Le Ministère de la Santé annonce un pic épidémique sur l’ensemble du territoire, initialement prévu en février 2015, pour fin décembre, début janvier.
Selon les autorités sanitaires, environ 10% de la population propagent le virus sans le savoir : elles sont infectées mais ne présentent aucun symptôme.
La Nouvelle Calédonie est également touchée avec 30 cas de chikungunya, dont 3 cas autochtones ; le premier ayant été confirmé le 11 décembre (les 2 autres, le 16).
La situation dans les départements français d’Amérique
Guyane
La situation s’est stabilisée lors des 2 dernières semaines de novembre (CIRE). Depuis le début de l’épidémie fin 2013, 8172 cas cliniquement évocateurs ont été recensés, 5020 confirmés. il n’y a pas eu de décès.
Dans les secteurs en épidémie, on observe une stabilité du nombre de cas évocateurs dans l’île de Cayenne, et une diminution dans l’ouest guyanais. Des foyers ont été identifiés à Papaïchton et à Saint Georges.
Martinique
L’épidémie se poursuit avec une tendance à la baisse des indicateurs. La Martinique est en phase de décroissance de l’épidémie.
Guadeloupe
L’épidémie est terminée depuis la troisième semaine de novembre.
Saint Barthélémy
La circulation virale a augmenté en novembre et tend maintenant à baisser. Le Comité d’experts, réuni le 11 décembre, considère que cette situation correspond à une reprise épidémique. L’ampleur de ce phénomène ne pourra être évaluée qu’au cours des prochaines semaines. Le Comité de gestion, réuni le 12, a décidé un renforcement des actions de prévention.
Saint Martin
C’est sur cette île que sont apparus les premiers cas de chikungunya en décembre 2013, marquant ainsi le début de l’épidémie dans les territoires d’Amérique. A Saint Martin, une augmentation du nombre de cas cliniquement évocateurs semble indiquer une intensification de la circulation virale. L’île est actuellement en phase 2 du Psage.