Une expérience réduit de 80%…
Grâce à un partenariat international entre l’organisme public CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) et l’Université James Cook, une avancée a été faite en matière de lutte contre la propagation de la Dengue. L’expérience a permis de réduire de 80% la population de moustiques de l’espèce Aedes Aegypti sur une partie du territoire Australien, et ce grâce à une bactérie inoculée à 3 millions de moustiques tests. D’autres expériences prometteuses ont été menées notamment au Brésil, en Nouvelle-Calédonie, en Indonésie, en Colombie et à la Réunion.
Ce programme est soutenu par la fondation Bill & Melinda Gates et participe à la lutte contre le virus de la Dengue. Cette lutte est particulièrement importante car chaque année, 390 millions de cas sont déclarés, sans traitement possible, rendant ce virus particulièrement difficile à endiguer.
Une expérience concluante dans la lutte contre la propagation de la Dengue
Des chercheurs ont étudié une bactérie naturelle du nom de Wolbachia, qui une fois injectée aux moustiques Aedes Aegypti (qui propagent entre autres le virus de la Dengue) a permis de réduire de 80% les populations de l’espèce dans une zone de test en Australie.
Il a fallu, pour relever ce défi, élever suffisamment de moustiques, puis identifier les mâles pour ensuite retirer à cette population les moustiques femelles à l’origine des piqûres. Cette prouesse technique a été réalisable grâce à l’aide de Verily, une filiale d’Alphabet, qui a développé une technologie capable de trier les moustiques par sexe.
Les chercheurs ont ensuite utilisé la technique de l’insecte stérile, également appelée « lutte autocide » en libérant 3 millions de moustiques mâles infectés par la bactérie dans le Queensland, un des états de l’Australie. Cette bactérie affecte principalement les appareils reproducteurs des moustiques de type Aedes les rendant moins aptes à se reproduire, et leur permet également de mieux résister aux infections par des virus comme la Dengue ou encore le Chikungunya, ce qui diminue d’autant le risque de transmission.
« Nous avons beaucoup appris en collaborant à ce premier essai tropical et nous sommes ravis de voir comment cette approche pourrait être appliquée dans d’autres régions où Aedes aegypti représente une menace pour la vie et la santé. » a déclaré le Dr Kyran Staunton de l’Université James Cook.
Une expérience similaire menée au Brésil
Il y a quelques années, une autre expérience similaire pour lutter contre la propagation de la Dengue avait été effectuée au Brésil par le biais de moustiques mâles génétiquement modifiés. Ces derniers transmettaient lors de l’accouplement une maladie génétique aux œufs, qui condamnaient ces derniers à la mort, avant même de devenir adultes.
Cette expérience avait permis de réduire de 90% les populations de moustiques en comparaison avec les zones qui n’avaient pas été traitées (selon la société OXITEC, porteuse de l’innovation). Depuis, les expériences se sont multipliées au Panama, dans les Iles Caïmans, jusque dans les Antilles néerlandaises en 2017. Pour autant, il semble que la preuve ne soit pas encore faite : la FDA n’a toujours pas donné son autorisation de commercialisation à la société OXITEC qui souhaite l’appliquer notamment en Floride (Florida Keys), et la Malaisie a annulé son programme d’essai, jugeant la solution onéreuse et encore incertaine.
De même, la solution de stérilisation par irradiation du moustique mâle, qui oblige à multiplier les lâchers développée par la même société OXITEC n’a pas démontré de résultats concluants dans le temps.
Sources: Institut Pasteur, CNRS…