Dengue: un virus difficile à endiguer

Qu’est-ce que la Dengue ?

La dengue, parfois appelée « grippe tropicale » est un arbovirus qui se divise en 4 souches différentes (DEN1, DEN2, DEN3, DEN4) et qui se transmet à l’homme par le biais d’une piqûre de moustique de type Aedes (aedes Aegypti et aedes albopictus principalement).

La dengue dite « classique » se manifeste 2 à 7 jours après piqûre par l’apparition d’une forte fièvre, souvent accompagnée de forts maux de têtes, nausées, vomissements, douleurs musculaires et irruptions cutanées. Dans la plupart des cas, la dengue classique se guérit spontanément au bout de quelques jours.

Cependant, il arrive que la maladie évolue vers une forme plus sévère, voire mortelle. A l’apparition des complications de la dengue sévère, il est impératif d’agir au plus vite en hospitalisant immédiatement la personne contaminée.

L’infection par une des 4 souches permet à l’individu contaminé d’être immunisé contre celle-ci, mais pas contre les 3 restantes. Il est donc possible d’être plusieurs fois victime de la Dengue, une fois par souche.  Une autre difficulté existe : une infection par une des souches favorise une évolution plus sévère des trois autres souches. Ainsi, une seconde infection de Dengue sera parfois plus grave car les anticorps aident la souche à se reproduire au lieu de l’éliminer.

A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement préventif ou curatif de la dengue. Certaines tentatives de mise en place de vaccin ont été effectuées récemment, mais n’ont pas abouti.

Quelles sont les options contre la dissémination de la dengue ?

Il existe différentes options pour que le moustique tigre ne soit plus un vecteur du virus de la Dengue:

Des scientifiques américains avaient ainsi proposé d’avoir recours au moustique génétiquement modifié. Ce projet s’effectue selon le procédé suivant : le patrimoine génétique du moustique mâle est modifié, le rendant dépendant à une substance de sorte que lorsqu’il s’accouple avec une femelle, les petits naissent dépendants à la même substance que leur géniteur et ne survivent donc pas à l’état naturel. Cependant, cette méthode s’est avérée peu efficace et coûteuse.

Une autre option était de lâcher des moustiques mâles stérilisés de différentes manières (modification génétique, irradiation, l’utilisation d’une bactérie stérilisante…) mais cette option soulève des inquiétudes concernant l’impact écologique : on ne connait pas totalement le rôle du moustique dans la biodiversité et il se peut que la diminution voire la disparition des populations de moustiques de type Aedes se fasse au profit d’une autre espèce peut-être plus invasive.

A ce sujet, Anna-Bella Failloux, directrice de recherche au département virologie de l’institut Pasteur met en garde les chercheurs contre ces expériences qui comportent des risques majeurs: « on veut diminuer la population d’une espèce, mais d’autres espèces vont prendre le dessus comme cela fut le cas à la Réunion dans les années 50. ».

Cette dernière propose une méthode alternative pour lutter contre la transmission des virus : « Dans l’unité Arbovirus et insectes vecteurs de l’Institut Pasteur, nous essayons de bloquer la transmission des virus par les moustiques en exacerbant leur système immunitaire. L’idée est de stimuler le système de défense des moustiques afin que les virus qu’ils abritent soient détruits dans leur organisme avant qu’ils ne piquent à nouveau ».

Quelle que soit la méthode choisie in fine, la recherche doit continuer car les épidémies de Dengue se renouvellent chaque année sur le globe, et la prévention reste le meilleur moyen à l’heure actuelle de s’en prémunir.

 

 

Sources : RFI, l’Express, MoustiqueSolution