La menace du West Nile Virus

La menace du West Nile Virus devrait être prise au sérieux au même titre que la dengue et le chikungunya.  Ainsi, le rapport d’activité de l’EID Atlantique 2012 commence en ces termes : « la dissémination de virus tels que le chikungunya , la dengue ou le West Nile Virus ne peut plus être écartée des scénarios de gestion des risques potentiels sur le territoire métropolitain. Et ce n’est pas l’exemple de l’épidémie sans précédent que connaissent les Etats Unis d’Amérique qui contredira cette affirmation.

L’épidémie du West Nile Virus aux USA : plus de 26.000 cas et 1000 décès déclarés en 10 ans, et une propagation en moins de 5 ans dans le continent entier. (source CDC : Center for Disease Control and Prevention)

west nile USA 2014

Depuis 1999, des cas humains de  Virus du Nil Occidental sont rapportés sur le continent américain, où une première épidémie s’est déclarée dans la ville de New York la même année. Des épidémies limitées ont ensuite eu lieu aux USA les deux années suivantes, mais c’est en 2002 que le virus s’est considérablement répandu sur le continent, touchant 4156 personnes dans 44 états, et faisant 284 décès. Ce fut la plus grande épidémie de  fièvre du West Nile Virus jamais répertoriée, avec un pic d’activité en 2003 touchant 9862 personnes dans 44 états dont 2866 cas d’encéphalites et 264 décès. En 2012, les chiffres donnés par les autorités sanitaires américaines confirmaient le retour de la présence du virus à un haut niveau avec un total de 183 décès pour 4500 cas diagnostiqués.

En tout, depuis 2002, ce sont plus de 26.000 cas déclarés, et plus de 1000 décès qui ont affecté les Etats Unis d’Amérique.

Risque-t-on en Europe une épidémie du West Nile Virus de cette ampleur?

Le West Nile Virus est déjà endémique en Europe. Parti d’Ouganda où il fut identifié pour la première fois en 1937, le West Nile Virus s’est fait connaître en Europe dans les années 60, pour devenir endémique ces dernières années sur le pourtour méditerranéen et en Europe Centrale jusqu’en Grèce ou en Italie du Sud qui ont connu des formes neurologiques graves et parfois mortelles à partir de 2010. Son aire de répartition est en progression.

 

Le West Nile Virus circule principalement par les oiseaux sauvages ou domestiques, et notamment par les oiseaux migrateurs qui le font passer de l’Afrique aux pays plus tempérés dont l’Europe ; il se transmet à l’homme par les moustiques. En France, il existe plusieurs espèces de moustiques vecteurs de ce virus, dont une très courante : le culex pipiens.

 

Description des symptômes du West Nile Virus

En général, chez les oiseaux, les chevaux comme dans la plupart des cas humains (80/85%), le West Nile Virus est « asymptomatique ». Dans le cas contraire, chez l’homme, l’infection peut se caractériser par un tableau clinique d’allure grippale. La période d’incubation varie de 3 à 6 jours avec une fièvre modérée à sévère, accompagnée de symptômes plus ou moins constants : maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, fatigue, conjonctivite, éruptions cutanées, voire même parfois une inflammation des ganglions, des nausées et douleurs abdominales. Selon les souches, des méningites aigües ou des encéphalites peuvent apparaître dans 1 à 15% des cas, et le taux de mortalité varie de 3 à 15%, celui-ci dépendant égalementdu statut immunitaire et de l’âge du patient (source CIRAD).