Transmission verticale du virus Zika

La plupart des études qui ont été menées sur le virus Zika s’intéressent aux méthodes de prévention du développement du virus mais peu se préoccupent du cycle de vie du virus dans le moustique.

L’American Society of Tropical Medecine & Hygiene vient de rendre les conclusions de son étude sur la transmission du virus Zika d’un moustique femelle adulte infecté à ses larves et œufs. Si le virus parvient à être transmis aux œufs et larves, alors un nouveau problème se poserait sur le cycle de vie du virus dans le monde. En effet, le moustique transmet le virus lors de la piqûre ; or le cycle de vie des moustiques est réduit à la saison estivale pendant laquelle les conditions météorologiques sont propices à leur développement. Une fois que les températures redescendent en-dessous des 15 degrés, les moustiques meurent car ils ne peuvent pas survivre à de si basses températures et le virus disparait avec eux. Les larves et œufs de moustiques sont en revanche beaucoup plus résistants au froid, ils résistent à l’hiver et deviennent adultes lors de la saison chaude suivante. Dès lors, s’il est avéré qu’un moustique peut transmettre le virus à ses larves et ses œufs, le danger est encore plus grand car la population de moustiques infectés par le virus sera d’autant plus grande par une extension sur plusieurs générations.

Les résultats de cette étude devraient donc permettre de définir s’il faut détruire les larves et œufs de moustiques avant leur éclosion ou non.

 

Résultats de l’étude :

Les chercheurs ont distingué deux types de moustiques : les Aedes aegypti et les Aedes albopictus. Ils ont fait l’expérience sur chacune des deux espèces pour avoir un résultat le plus fiable possible et avec davantage d’utilisation possible par la suite.

Ae. aegypti :  1 larve/œuf sur 290 a été infecté par le virus Zika.

Ae. albopictus : moins d’1 larve/œuf sur 803 a été infecté par le virus Zika.

 

Ces résultats sont à prendre avec précaution. D’abord, les conditions dans lesquelles l’expérience a été menée étaient très stables ; or dans la réalité de nombreux facteurs externes peuvent venir perturber le développement des œufs et larves. D’autre part, les résultats peuvent paraître faibles mais lorsqu’on les ramène au nombre total de moustiques dans le monde, le risque de transmission du virus à des humains devient très important.

Seuls les moustiques femelles sont étudiés ici puisqu’ils sont du seul genre qui piquent les humains et peuvent potentiellement transmettre des virus. Mais alors, qu’en est-il des moustiques mâles ? Sont-ils inoffensifs ? Voici les conclusions des chercheurs : même s’ils ne peuvent pas être atteints par le virus ni le transmettre par voie cutanée, ils peuvent en être infectés par transmission verticale. Or comme pour l’Homme, ils peuvent transmettre le virus lors de l’accouplement et infecter un moustique femelle et ses œufs.

 

Dans ces conditions, il suffit de quelques moustiques femelles infectées pour maintenir le virus à un niveau constant dans la nature.

 

Source : http://www.ajtmh.org/content/early/2016/08/23/ajtmh.16-0448.full.pdf+html